1953 -1959

Les premiers développements

Tout à créer, tout à financer.

Au sortir de la guerre, les finances des communes sont au plus bas. Reconstruire ou moderniser ne peut se faire qu’à petites étapes dans nos communes relativement pauvres. Les finances locales ne permettent pas de financer des travaux d’envergure. Dore-Allier, par l’entremise de son président, demande des financements d’Etat. En cette période tous les syndicats d’eau potable demandent des financements, et le syndicat de Lezoux n’obtient pas la totalité de la manne demandé.

Les premiers travaux d’eau potable sur le secteur de Bassinet sont lancés par la commune de Lezoux. Le programme 1952 de travaux prend en compte la pose d’une conduite de 250 mm de refoulement de l’eau qui sera produite à Bassinet (puits de captage et usine de production en projet) jusqu’au village de Chez Collanges. Les travaux de pose de conduites de  Chez Collanges à Bogros se poursuivront en 1953. L’étude des premiers ouvrages projetés de Bassinet à Montsablé avaient été ordonnés par la commune de Lezoux avant la création du SIAEP. Le syndicat prendra la suite des opérations par sa prise de compétence « production et alimentation en eau potable ».

 

1953.

En 1953 un projet de travaux réalisé par M.PAILLER (ingénieur génie civil- Varennes-sur-Allier) est lancé pour la somme de 448 000 000 francs (anciens) soit 10 233 000 Euros !

Au programme :

  • Bassinet : 2 puits de captage et une usine de production. 
  • Montsablé : un réservoir surélevé.
  • Du bord de la rivière Allier au lieu dit « Bassinet » jusqu’au plateau de Montsablé, le dénivelé important nécessite une étape intermédiaire : une station de pompage à mi-chemin : Bogros.
  • Des conduites de refoulement, des équipements électriques, hydrauliques….. Des conduites d’alimentation des bourgs de Lezoux, d’Orléat, de Saint-Jean-d’Heurs, de Vinzelles, de Crevant-Laveine, et les branchements aux futurs abonnés.

 

Les demandes d’agrément et de subventions aux administrations supérieures sont en cours. Les emprunts seront également la manne du financement de ces investissements indispensables pour la production et l’adduction de l’eau.

Pour rappel, à sa création le Syndicat comptait 5 communes : Lezoux, Orléat ,Saint-Jean-d’Heurs, Crevant-Laveine et Vinzelles.

Le 13 juin 1953. Un Bureau du comité syndical est créé. M. JOYON, Conseiller général et maire de Lezoux est nommé président du SIAEP. M. CHAMPAGNOL, maire de Crevant-Laveine est vice-président, M. OBSTENCIAS, maire d’Orléat devient secrétaire. Messieurs DAUPHANT, maire de Vinzelles et GENESTAS, adjoint au maire de Saint-Jean-d’Heurs sont élus membres du bureau. Les autres délégués communaux à Dore-Allier se composent de : Messieurs GARDY- conseiller de Lezoux- , GARMY-conseiller de Crevant-, GENEIX-maire de Saint-Jean-d’Heurs, DOGHEAT- délégué d’Orléat, RELLIER, délégué de Crevant-Laveine.

Un secrétaire administratif est désigné : Monsieur CHASSAGNE Joseph, secrétaire de mairie à Lezoux, remplit cette fonction pour quelques temps.

A cette époque, les programmes de travaux des SIAEP peuvent être de 2 ordres : Programme Normal (soumis à arbitrage d’une commission départementale, soumis à acceptation des administrations supérieurs, avec des dotations annuelles modestes de l’Etat puisque enveloppe budgétaire répartie à l’échelle du département) ou bien Programme Conditionnel (programme de travaux soumis aussi à approbation du ministère de l’Agriculture mais qui peut être librement décidé et financé par l’emprunt et par l’emploi de subvention départementale à 14 %).

Le financement et les frais des dépenses de fonctionnement du syndicat sont assurés en partie par des contributions communales en fonction du nombre d’habitants. En 1953, 20 francs (0.5€ d’aujourd’hui) par habitants et par an sont adoptés comme montant de contribution. 5071 habitants sont englobés dans le périmètre du syndicat. Cette contribution passera à 50 francs en 1954.

1954.

Le syndicat Rive Gauche de la Dore demande un raccordement au réseau Dore-Allier avec cession de l’eau nécessaire à l’alimentation de 6000 habitants. Le 15 mai 1954, le syndicat donne un accord de principe et précise toutes les modalités financières de cette cession. Aucune quantité chiffrée ne peut être établie pour l’heure, le Préfet du Puy-de-Dôme ayant fait savoir que certaines communes pouvaient être susceptibles d’être desservies par gravité à partir d’émergences du Haut Livradois.

Le 15 mars 1954 les travaux d’alimentation en eau potable du syndicat Dore-Allier sont déclarés d’utilité publique par arrêté préfectoral.

En 1954, une demande de financement auprès du ministère de l’agriculture, une contribution communale de 400 Frs (9.1€) par habitants demandé aux 5 communes et un emprunt à long terme contracté auprès de la Caisse des Dépôts permettent de financer 50 millions de francs (1 137 000€) de travaux. Objectif : la desserte du bourg d’Orléat, du bourg de Crevant-Laveine et pousser une antenne en direction de Saint-Jean-d’Heurs.

30 septembre 1954. M. BISCHOFF, secrétaire de mairie de Lezoux, est le nouveau secrétaire administratif du syndicat.

9 octobre1954. La commune de Charnat est admise au syndicat Dore-Allier. M. DETRUIT, maire de la commune, est désigné nouveau membre du bureau. Admission confirmée par arrêté préfectoral du 26/12/1954.

Fin 1954 la conduite de refoulement diamètre 250mm de Bassinet jusqu’au sommet du village de Chez Collange est réalisée.

Les travaux de construction de l’ouvrage du « château d’eau » de Montsablé sont lancés. Ce réservoir surélevé de 1000 m3 est le symbole du syndicat. Il s’agit du réservoir de tête. Le point haut du réseau de distribution. Altitude maximale du marnage : 426 m. Il permettra par son volume d’obtenir le débit suffisant pour alimenter le nombre d’habitant de cette époque. Il permettra également par sa hauteur d’avoir une pression suffisante pour desservir les foyers des villages principaux des communes. L’entreprise S.A.I.B.B.A. de Nevers (58) décroche le marché de travaux en mai 1955. Le 26 décembre 1956, le SIAEP réceptionne l’ouvrage qui devient opérationnel. La construction de ce réservoir aura couté 13 293 600 Francs (288 000 €)

 

1955.

Au cours d’une réunion du comité est adopté le principe que les canalisations à établir pour les réseaux dans les communes seront en fonte et que les branchements des particuliers seront en matière plastique (« ce nouveau matériau résistant parfaitement à la corrosion »).

L’année 1955 sera l’année de « BOGROS » : 2 200 mètres de conduites 250mm sont tirés depuis le village de Chez Collanges pour conduire l’eau au réservoir et à la nouvelle station de pompage. C’est l’entreprise JACQUET Maurice de Sansat (03) qui réalisera le bâtiment de la station. Ne reste qu’à filer droit en direction de Montsablé via Ornon.

Le 26 février 1955, le comité syndical accepte l’admission des écarts de la commune de Peschadoires. La totalité de la commune de Peschadoires est rattaché au syndicat (arrêté préfectoral). M. LACOUR, maire de cette commune, intègre le bureau du syndicat.

Le programme de travaux de 1955 est établit pour 79 millions de francs (1 796 741€). Il permet la desserte des bourgs des communes de Vinzelles, de Charnat, de Saint-Jean-d’Heurs, de Peschadoires et des écarts des communes de Lezoux et d’Orléat.

En1955, le syndicat doit créer un chemin pour accéder au site de Bassinet : de la Terrasse Basse aux pacages de bord d’allier, avec les camions de la ville de Lezoux, un chemin herbeux est empierré, puis un ponceau en bas de talus sera construit pour franchir un ruisseau.

Une première embauche d’un préposé au service des eaux est effectuée. Cet employé sera attaché à la surveillance des stations de pompage et du réseau, faire les relevés et la facturation des eaux et éventuellement effectuer des travaux d’entretien. M. VAREITH est recruté en tant que stagiaire mécanicien plombier. Il n’est pas recruté à plein temps, mais avec un contrat à l’heure passée.

Le 17 décembre 1955 une convention entre le SIAEP et la commune de Bulhon permet d’alimenter en eau les 15 habitants des villages de Lachas et de Beaumoutin dont les propriétés sont proches du réseau syndical.

Un premier règlement du service des eaux est établi. Il précise les droits et devoirs des abonnés et du syndicat, les types d’abonnements et de tarifs.

Fin 1955, la société d’appareillage hydrauliques du centre est retenue pour le marché de fourniture des compteurs et robinets.

1956.

1956. L’eau pompée à Bassinet est acheminée au centre de Lezoux par la route de Maringues.

A partir de cette année 1956,  Dore-Allier fournit de l’eau au syndicat Rive-Gauche-de-la-Dore. Ce dernier ayant réalisé les travaux d’interconnexion sur la route départementale vers le village d’Ocher.

Le programme de travaux normal pour Dore-Allier est agréé par l’Etat au titre du programme départemental 1956-57. Il s’élève à 15 millions de francs (324 500€). 80 millions de francs (1 730 000€) d’investissement en programme conditionnel sont ajoutés par le syndicat (46% subventionnés, 54% restant à la charge du SIAEP qui seront financés par emprunt à la Caisse de Dépôts).

En 1956 le syndicat acquiert une première automobile, une camionnette conduite intérieure Citroën C.H. Elle sera remplacée en 1957 par une camionnette de 300 Kg Renault « fourgonnette de service ».

 

Fourgonnette Renault 300 Kg type Juvaquatre
En juin 1956 obtient une bonne nouvelle :
une inscription de 25 millions de francs (540000€) d’aides pour ses travaux

M.VAREITH démissionnaire est remplacé par M. CHEMINAT Emile. Ce dernier préposé à l’ancien réseau d’alimentation de la ville de Lezoux devient à 45 ans le premier ouvrier fontainier du syndicat. Il aura en plus la tache de régisseur des recettes pour la perception des droits d’abonnements et de consommation d’eau.

Le 10 aout 1956 l’entreprise RABETTE Marcel (Yzeure) est retenue. Elle réalise les travaux d’adduction sur les communes de Vinzelles puis de Charnat. L’entreprise CASTELLO Frères (Périgueux) est également adjudicataire d’un marché de travaux : elle réalise l’alimentation en eau des villages de Prafréchat, de Mondeviolle et de l’amorce vers la Croix-Mozat, de la route de Thiers, des bourgs de Saint-Jean-d’Heurs et de Peschadoires. L’entreprise PERRIER est la 3ème société à travailler en même temps pour le syndicat : elle effectue les travaux d’alimentation en eau sur la commune de Lezoux : les villages des Chalards, des Saint-Jean, le quartier de la gare SNCF, de la route de Thiers et le chemin de la Pradelle. 

1957.

La tranche du programme normal de travaux s’élève à 25 millions de francs (524 506€). Un additif de 40 millions de francs (839 210€) au programme conditionnel de 1956 est également adopté.

Cette année 1957, le SIAEP prend à sa charge par convention l’ensemble du réseau historique d’alimentation du centre-ville de Lezoux.

En juillet 1957, le syndicat acquiert un terrain à Peschadoires au lieu-dit ‘les Vernières ». Objectif : implanter un réservoir.

Le 21 décembre 1957, la commune de Bulhon est admise au SIAEP Dore-Allier. M. MOUSSIERE, maire de cette commune intègre le bureau du syndicat.

Ainsi, depuis décembre 1957, 8 communes forment le territoire du SIAEP.

1958.

10 millions de francs (182 468€) de travaux sont programmés pour les canalisations et branchements sur le territoire. 10 millions de francs sont programmés également à la construction d’un réservoir surélevé à Vernières sur la commune de Peschadoires.

Ainsi en 1958, avec la fin des travaux des programmes 1956 et 57, de nombreux villages supplémentaires sont raccordés au réseau. Le village de Rouchilloux est ainsi alimenté depuis Orléat, le bourg de Saint-Jean-d’Heurs et les hameaux de Fouhet, de Chez Barret et de Torrent sont raccordés sur cette même commune. Le bouclage de la RN 89 à la gare SNCF et une antenne vers Chez-Bernard sont en eau sur Peschadoires. La commune de Vinzelles voit aussi la fin des travaux des Escolives jusqu’aux Queyras. La commune de Lezoux est concerné par les travaux de La Pradelle à Pialat et les antennes à Saint-Martin, dans la Pradelle, et sur la route de Maringues. Le bouclage de la ville de Lezoux est aussi achevé en 1958. Enfin les habitants du Layat, de Chez-Chambes et des Bourrards sont aussi alimentés sur la commune de Bulhon. 12.2 kilomètres de conduites en fonte seront posés lors de ces opérations. 203 branchements de particuliers auront été réalisés.

1959.

Le syndicat dessert un territoire rural : les distances de transport sont longues, les pertes de charges évidentes. Pour résoudre les problèmes de quantité d’eau stockée et de pression de desserte, le SIAEP fait élever le réservoir de Vernières sur la commune en pleine expansion de Peschadoires.

En janvier, l’entreprise PERRIER père et Fils est retenue pour la construction du réservoir de 300 m3. Le montant de 12 291 058 francs (211 236€) est arrêté.

L’entreprise CASTELLO décroche une tranche supplémentaire de 20 millions de francs (343 720€) de travaux au marché 1958.

Cette année 1959, le syndicat fait installer le téléphone, un appareil de chauffage, une machine à écrire et des casiers Ronéo dans un bureau dédié au dernier étage de la mairie de Lezoux. Depuis le 1er janvier 1958, Mme DALMAS est employée au secrétariat comme aide temporaire, le 1er janvier 1959 elle sera recrutée à temps complet pour le SIAEP comme sténo-dactylo, M. BISCHOFF ayant démissionné.

Le SIAEP a prit de l’ampleur, les tâches administratives et techniques deviennent conséquentes. Décision est prise d’élever un bâtiment administratif pour le syndicat. M. PAILLER, ingénieur conseil du syndicat est chargé d’établir le projet.

Pour le suivi technique de son réseau et de ses réservoirs, le SIAEP Rive Gauche de la Dore demande aux services de Dore-Allier une assistance technique : une convention conclue entre les 2 syndicats cadre les prestations de service assurées par Dore-Allier sur le territoire de Rive Gauche de la Dore.

Un contrat d’entretien avec l’Entreprise Electrique et Dore-Allier est établi : la vérification, le réglage et l’entretien périodique des stations élévatoires est ainsi confié à la société qui a réalisé les installations.

Raymond JOYON devient maire de LEZOUX le 16 février 1952. Il est l’instigateur du syndicat Dore-Allier.

Il deviendra Conseiller général ainsi que Député du Puy-de-Dôme de 1958 à 1962.

Premier Président du SIAEP Dore-Allier en 1953 à l’âge de 47 ans, il le restera durant 17 ans, jusqu’à son décès le 5 mai 1970.