La chasse aux réseaux fuyards
Le syndicat Dore-Allier se donne pour mission d’alimenter toutes les populations de son territoire en eau potable à un coût abordable. A ces critères de qualité, et de prix, s’ajoute la préoccupation quotidienne du gaspillage de la ressource.
Objectif : limiter le gaspillage de la ressource, lutter contre les pertes d’eau en réseau de distribution et ainsi améliorer le rendement du réseau. Il s’agit d’un objectif de performance s’inscrivant dans un modèle durable de développement.
Chaque année Dore-Allier réalise des travaux d’entretien et de renouvellement de ses tronçons. Parmi les critères de choix de ces tronçons à renouveler : les sections fuyardes ou les points de casses répétitives. Le long linéaire de conduites de notre territoire a fait l’objet d’un diagnostique en 2016 et 2017. Celui-ci a permis d’établir des tronçons puis de mettre en place en suivant des compteurs supplémentaires qui permettent de suivre les débits d’eau sur l’ensemble des grands tronçons de conduites d’eau. Chaque jour la télémétrie informatisée remonte les informations de débits de plusieurs points de comptages du territoire.
Ainsi le syndicat contribue à améliorer le rendement de son réseau. En 2019, le rendement du réseau est de 80,4 % , l’indice linéaire des pertes était de 1,7 m3/jour/Kilomètres et 3,06 Km de linéaire ont été renouvelés.
Parce qu’il existe de nombreuses conduites qui ont près de 65 ans d’âge, le syndicat surveille de près ses rendements et tend à augmenter chaque année le renouvellement de ces conduites. Les anciennes fontes sont remplacées. Les conduites en PEHD et PE remplacent le PVC sur les grands linéaires.
La sensibilisation en milieu scolaire
Sensibiliser les enfants et les adolescents sur le développement durable sur le thème de l’eau potable est une action que le syndicat Dore-Allier met en place dès à présent.
Dore-Allier propose au niveau local d’intervenir dans les écoles et au collège de Lezoux. Objectif : partir à la découverte de la ressource, de sa provenance, de ce qui la rend potable et comment elle parvient à nos robinets, des métiers de l’eau potable et des actions que tous nous pouvons réaliser pour préserver cette ressource qui n’est pas inépuisable. Au fil de l’eau, sur 3 heures autant en classe que sur site des ouvrages du syndicat, l’eau potable est ainsi abordée au travers de la géographie, de l’histoire, des sciences et de l’éducation morale et civique.
La protection de la nappe de Vinzelles
Le SIAEP Dore-Allier capte son eau brute sur trois sites le long de la rivière Allier, trois aires d’alimentation distinctes. Parmi ces sites, la nappe de Vinzelles admet une attention toute particulière depuis 2010.
Une Aire d’Alimentation de Captage sous surveillance
Le concept d’Aire d’Alimentation des Captages (AAC) apparait pour la première fois dans l’article L.211-3 du code de l’environnement, modifié par la loi sur l’eau de 2006.
Il est également inscrit dans les articles R.114-1 à R.114-5 du code rural.
Contrairement aux Périmètres de Protection des Captages (PPC), ce nouvel outil réglementaire n’est ni systématique, ni obligatoire mais à l’initiative du préfet qui peut désormais identifier, au sein de l’AAC, une zone dans laquelle sera instauré un programme d’actions visant à protéger la ressource contre les pollutions diffuses.
Ce programme d’actions est mis en œuvre sur une base volontaire par les agriculteurs et peut être financé pour partie les premières années. Le préfet peut ensuite le rendre obligatoire si les résultats attendus en termes de souscription par les agriculteurs ne sont pas obtenus.
Le grenelle de l’environnement et le 2nd Plan National Santé-Environnement PNSE mettent en avant la nécessité de protéger les captages AEP vis-à-vis des pollutions diffuses. L’action majeure envisagée dans ce cadre consiste à protéger les aires d’alimentation des 500 captages les plus menacés d’ici 2012 (captages « Grenelle »).
Un site internet dédié a été mis en place en 2017.
Le Puits de Vinzelles, comme les puits des Cotilles à Pont-du-Château, a été identifié en tant que captages prioritaires Grenelle 2 de l’environnement en juillet 2010 par rapport à l’état de la ressource vis-à-vis des pollutions par les nitrates ou les produits phytosanitaires.
– L’arrêté préfectoral n°12/02514 du 17 décembre 2012, délimite une zone de protection de l’aire d’alimentation du puits de Vinzelles.
– Signé le 18 Mars 2014 pour une période de 5 ans couvrant la période 2014-2018, un contrat territorial a permis la mise en place d’un programme d’actions pour les sites de Vinzelles et de Pont-du-Château.
Les signataires du contrat sont :
– Le SIAEP Basse Limagne,
– Le SIAEP Dore Allier,
– Le SIAEP Rive Gauche de la Dore,
– L’Agence de l’Eau Loire Bretagne,
– La Chambre d’Agriculture du Puy-de-Dôme,
– La FREDON Auvergne..
Objectifs : préserver la qualité de la ressource en eau potable par :
– Le maintien de la qualité de l’eau des puits de captage et si possible son amélioration,
– L’optimisation de l’usage des produits phytosanitaires par la filière agricole pour réduire leurs impacts,
– La réduction de l’impact des traitements phytosanitaires et l’amélioration de l’usage des produits phytosanitaires par les particuliers, les professionnels (artisans, commerces, …), les jardiniers amateurs, les collectivités, …
– L’amélioration des pratiques de gestion de fertilisation,
– La sensibilisation des collectivités à l’impact des effluents domestiques sur la qualité du milieu,
– La réduction des rejets illicites des assainissements collectifs et non collectifs en remédiant aux dysfonctionnements des dispositifs d’assainissement.
Le déroulé des opérations depuis 2014
Dès sa création, les signataires du Contrat Territorial, et notamment les syndicats d’eau porteurs du projet, ont eu à cœur d’engager des actions destinées à sensibiliser l’ensemble des acteurs (agriculteurs, particuliers, collectivités, industriels) à la réduction de l’usage des nitrates et des produits phytosanitaires.
Lors du premier contrat (2014-2018), durant 4 ans, des études et un recueil de données ont identifié les pressions polluantes et un diagnostic agricole.
Un programme d’étude bilan a été proposé au Comité de Pilotage et validé le 08/06/2018. En 2018, la société CPGF-HORIZON a débuté l’étude bilan. A l’issue de ce bilan, en 2020, CPGF-HORIZON a mis en évidence le manque de connaissances hydrogéologiques. Suite à ces conclusions, les SIAEP ont confié à CPGF-HORIZON la réalisation d’une étude Hydrogéologique avec comme objectif principal de mieux connaitre les écoulements d’eau souterrains au droit de ces AAC.
Conclusions des dernières études de CPFG-HORIZON et corrélation avec les analyses d’eau :
Les écoulements des eaux d’infiltration et la circulation des eaux souterraines sont désormais connus en détail : Pour le puits de la grève de l’AAC de Vinzelles, ces eaux proviennent en faible partie de la zone de coteaux Est, et en partie essentielle de l’influence ouest-est de l’écoulement de la nappe alluviale. La qualité des eaux du captage de Vinzelles est directement corrélée au milieu environnemental de la plaine de bord d’Allier sur les communes de Crevant-Laveine et Vinzelles.
La FREDON et l’ARS effectuent régulièrement des prélèvements et analysent le taux d’éléments Phytosanitaires et le taux de nitrate dans les fossés, les puits, les piézomètres et le puits de Vinzelles. Les résultats de ces analyses montrent : une baisse des taux de nitrates mais une augmentation inquiétante des molécules phytosanitaires en 2020.
En 2020, un nouveau contrat territorial de gestion de la protection des puits de captage a été décidé pour couvrir la période 2021-2026.
Focus sur le site : L’aire d’alimentation du captage du puits de Vinzelles concerne les 4 communes de Bulhon, Luzillat, Crevant-Laveine et Vinzelles. Elle représente une superficie de 630 hectares. L’ensemble des périmètres de protection du puits (immédiat, rapproché et éloigné) est inclus dans l’AAC. L’occupation des sols de l’AAC est à 70 % agricole à 30 % couverte de forêt, bois. L’assainissement de Vinzelles est de type non collectif. Le diagnostic de l’Assainissement non collectif réalisé par AEC en 2001 relevait environ 95 % de non conformités. En 2009, la répartition des surfaces agricoles était la suivante : prairies 49 %, maïs 24 %, céréales à pailles 17 %, oléagineux 4 %, terres en gel 3 %, arbres et vignes 0,1 % et autres cultures 3 %